Café philo du 26 janvier  : « Homme, femme, égalité, équité »

Publié le  : 27-01-2023

Introduction

Homme/ femme , implique une conception binaire de l’humain ; que malgré l’apparition récente des minorités transgenre, et non binaire nous ne remontrons pas en cause ici, tout simplement parce que durant des siècles ces minorités ont été invisibles, et que leur visibilité ( même en Europe) me paraît trop récente. Et que surtout les lois sur les hommes et les femmes ne les concernent pas.
Nous ne nous intéresserons pas à ce qui fait «l’essence de l’homme» ou «l’essence de la femme,» mais aux lois qui régissent dans les sociétés les hommes et les femmes communément reconnus comme hommes ou femmes (hommes et femmes dans leur existence, dans leurs droits et devoirs).
Égalité et équité. La notion d’égalité paraît très simple ( mêmes droits et mêmes devoirs pour tous, sans discrimination) et elle est inscrite dans la devise de la République française:» liberté, égalité, fraternité ; la notion d’équité fait par contre référence à la justice : est équitable ce qui est juste, et dans ce cas, une inégalité peut se justifier (par exemple : discrimination positive : mesures éducatives pour lutter contre une inégalité).
Nous verrons donc d’abord I- l ‘égalité (ou l’inégalité) II- avant de voir si cette situation est justifiable ou justifiée .III- Nous terminerons par les luttes à mener.

Suite à cette introduction, plusieurs questions sont soulevées : 1) la femme est-elle au rang d’être humain au niveau de la Constitution : les droits de l’homme recouvrent ils les droits des humains, hommes et femmes ? 2) la responsabilité des femmes dans l’éducation des filles, et des garçons 3) jean Michel C se méfie de la notion d’équité : dans la mesure où hommes et femmes sont physiologiquement égaux bien que différents, il y a égalité : l’équité paraît une notion tendancieuse. Pour Jean Michel V, par contre l’égalité, c’est dans la loi ; dans la pratique, c’est l’équité qui compte, qui permet de faire pour que tout se passe bien. Pour Béatrice, ce doit être : « à chacun selon ses besoins ». Il nous est rappelé de faire attention aux grands mots (Cf le philosophe Stirner) : le droit n’est pas le même pour tout le monde.
Alain préfère l’équité à l’égalité : il aide plus financièrement son enfant ayant une situation pécuniaire moins favorable

I- Égalité, ou inégalité

1) dans les religions  Mohamed nous rappelle que les religions sont créatrices d’inégalités hommes/femmes. Les femmes ont un rôle subalterne, dévalorisé, depuis leur création. Incertitude des traductions de la Bible : Eve viendrait d’une côte d’Adam, ou aurait été créée à coté d’Adam… C’est malheureusement la première interprétation qui a prévalu. Par opposition aux religions grecque ou romaine, ou malgré la prédominance de Zeus (Jupiter) des déesses étaient importantes (Gaia, Démeter Athéna)… .Les religions monothéistes ( judaïsme, christianisme, islam) font toutes référence à un Dieu masculin, où la femme n’apparaît que très peu (sous forme de Marie,l a Vierge mère) . Pour le bouddhisme, pour sortir du cycle des réincarnations, il faut se passer du désir, donc des femmes. Le bouddhisme tantrique, par contre accepte les femmes.

2) actuellement dans le monde, il y a extrêmement peu de pays dans lesquels l’égalité homme/femme est officiellement recherchée, (c’est le cas des pays européens).
Par contre, entre les objectifs proclamés d’égalité homme/femme et la réalité de l’égalité, il y a un fossé énorme. Par exemple, si les régimes communistes, laïcs, ont officiellement œuvré pour l’égalité depuis 1917, on peut constater une situation inégalitaire (cf. les violences domestiques chez les femmes russes, dans les ex pays de l’Est). Discrimination en Chine (avortements ciblés sur les fœtus féminins). Discrimination dans les pays musulmans, à des degrés divers

3) Égalité ou inégalité en France. Ceci vu sous l’angle droits et devoirs De ce coté, la France revient de très loin, après un 19ème siècle particulièrement misogyne, avec le Code Napoléon et la première moitié du 20ème continuant le 19ème (la France étant très souvent en retard par rapport à ses voisins européens.
Situation actuelle
a) Droit à la vie : l’infanticide est réprimé de la même manière, que ce soit sur un bébé fille ou un bébé garçon. Par contre, plus tard plus de 300 femmes par an meurent sous les coups de leur compagnon ou ex compagnon. L’espérance de vie est plus forte pour les femmes (moins touchées par le tabac, l’alcool, les accidents : travail ou circulation).
b) même droits actuellement pour les conditions de survie et de développement des enfants ; même droit à la nourriture, aux soins médicaux…
c) même droits à l’éducation. Éducation primaire obligatoire pour garçons et filles depuis le 19ème siècle (lois de Jules Ferry), mais égalité très longue à obtenir : pour le droit des femmes à passer le bac, à faire des études supérieures (à devenir médecin, première femme polytechnicienne Anne Chopinet en 1972….). De nombreuses professions ont été chasse gardée des hommes jusqu’à très récemment (ex la gastronomie, menuiserie, architecture, armée…), d’autres réservées « naturellement » aux femmes : travail en crèche ou en école maternelle ou en Ephad.
d) droit à l’indépendance : j’ai le droit de me marier, de divorcer, de vivre pacsée, de vivre seule, sans demander une quelconque autorisation. Historiquement les femmes seules étaient dénigrées, elles pouvaient même être considérées comme sorcières si en plus elles avaient un savoir, un pouvoir, par exemple la connaissance des plantes médicinales…
e) ceci vient de mon indépendance économique : « j’ai le droit de travailler » sans demander l’autorisation d’un mari, depuis le milieu des années 60 . j’ai le droit d’ouvrir un compte bancaire années 60. En théorie, à travail égal, salaire égal : c’est plus ou moins vrai dans le secteur public. Mais, même là en pratique, avec des temps partiels plus ou moins choisis, en particulier pour s’occuper des enfants, et des métiers dévalorisés financièrement( en particulier ceux du « care », de l’éducation, différence économique entre les hommes et les femmes. Droit à l’héritage identique à celui des hommes.
f) Droits civils : j’ai le droit de voter… Depuis 1944 en France ! (pays très en retard, l’argument était que les femmes ne pouvaient penser par elles même, qu’elles voteraient automatiquement comme leur mari, ou comme le conseillait le curé !) Depuis 2017, l’Assemblée nationale commence à devenir plus égalitaire, mais Édith Cresson 1° première ministre sous Mitterrand et de nombreuses femmes politiques ont du mal à être acceptées par leurs collègues hommes.
En me mariant, je ne promets pas l’obéissance à mon mari. .J’ai le droit de transmettre mon nom (depuis le années 90) tout en sachant qu’il ne pourra pas être retransmis ensuite…. Cf. différence entre la France et d’autres pays.
g) Droit à une reproduction choisie,droit à la contraception orale (1967 Neuwirth) et à l’IVG (1975 Simone Veil).
Néanmoins, malgré ces droits, acquis plus ou moins difficilement et tardivement, la place des femmes dans la société française est globalement moins avantageuse que celle des hommes.
De même, on reconnaît beaucoup moins ce qu’ont fait les femmes. Les femmes du passé sont oubliées, que ce soient les artistes, (peintres, sculptrices ex. Camille Claudel), autrices (ex. George Sand reléguée dans les autrices régionales pour enfants), scientifiques (difficultés de Marie Curie).

II Cette inégalité est elle équitable, est elle justifiable, justifiée ?

Tentative de justification par la supériorité physique de l’homme (à l’age des cavernes, il aurait chassé le mammouth, pendant que Mme surveillait le feu et raccommodait les peaux de mammouths… C’est un mythe. Les femmes aussi participaient aux chasses (découverte de tombes de femmes avec des attributs guerriers), cf. les livres de Titiou Lecoq.
Problèmes venant de la peur qu’ont (eu) les hommes de la sexualité des femmes et de leur pouvoir (réel ou supposé) de décider du nombre d’enfant.
Par l’intelligence, les connaissances de l’homme : la femme sait moins penser, elle ne peut réfléchir, elle agit selon ses instinct, selon ses sentiments et non selon sa raison. En fait, c’est le propre de celui qui n’a pas été éduqué, homme ou femme. il s’agit juste que la femme ait la même éducation.

III Des luttes ont été menées pour montrer que les femmes peuvent tout aussi bien faire que les hommes et avoir les mêmes droits et devoirs ;elles doivent être continuées.
Conclusion d’ Anne

1) dans le monde : s’associer, soutenir les luttes des femmes pour leurs droits, que ce soit en Iran en foret amazonienne, (beaucoup d’ONG s’activent pour ça).
2) en France même, il faut pérenniser les droits acquis durement et en obtenir d’autre. En plus des lois, il faut essayer de faire changer des mentalités, car malheureusement, le sexisme progresse : cf. enquête d’opinions récente sur les jeunes de 12 à 30 ans, ex. bourses de la mère Brazier, encourager les footballeuses de l’OL (ou d’ailleurs cf film « joue la comme Beckam).
3)
Préserver le droit à la contraception, à l’ IVG … Œuvrer pour une contraception masculine.
4)
Dans l’éducation, inciter les lycéennes à faire des carrières scientifiques, ne pas les laisser considérer que les maths, c’est pour les garçons.
5) Dans les livres pour enfants, (que ce soit livres plaisir ou livres scolaires) encourager les livres promouvant l’égalité.
6)
Continuer pour que travail égal soit synonyme de salaire égal.
7)
Continuer la lutte pour le protection des femmes victimes de violences conjugales (90 % des victimes sont les femmes, les hommes victimes sont souvent les handicapés).
Se battre contre toute réforme des retraites qui amoindrirait les retraites des femmes !!!

En bref, hommes et femmes féministes , on a encore du pain sur la planche !!

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